Je n’ai jamais…fake un orgasme

Qui n’a jamais entamé une partie de « Je n’ai jamais », le jeu entre amis où l’on complète cette phrase par une affirmation et tout ceux qui l’ont déjà fait lèvent leur verre.

Je n’ai jamais…fake un orgasme.

Tu ne seras probablement pas étonné.e si je te dis que tu n’es pas la seule personne à drink to that. Un gros cheers collectif en riant jaune un peu. 

Faits intéressants

Selon une étude américaine effectuée auprès d’étudiants, 28% des hommes contre 50% des femmes avaient déjà simulé un orgasme (Muehlenhard et Shippee, 2010) . Cette étude démontre que dans la plupart des cas, la simulation s’était produite lors d’une pénétration, mais elle s’est aussi produite pour certains lors de rapports sexuels oraux, de la masturbation ou encore d’une petite séance de phone sex. Ces chiffres concordent avec ceux de l’enquête française Ifop (2019) rapportant que 2 femmes sur 3 avait déjà simulé un orgasme. 

« As-tu joui?»

LA question. Pis là, tu as une micro-seconde pour te demander si tu devrais dire la vérité, faire semblant de t’être rendormi ou demander davantage de kleenex pour faire diversion (tu es une personne bin bin propre, tsé). À cette question, 38% des femmes et 19% des hommes participants à l’enquête Ifop ont avoué avoir déjà menti. Jouer la comédie? Ça en fait du monde qui ont dû regretter d’avoir choisi l’option arts plastiques en secondaire 5! Cette question renvoie à la norme de l’orgasme systématique, c’est-à-dire qu’une relation doit automatiquement se terminer par un orgasme. Allo la pression. 

Pourquoi faire semblant?

Quelles sont les motivations qui poussent une personne à faire semblant? Certains diront ne pas vouloir que son partenaire ressente de sentiments négatifs tels que de la culpabilité, de l’incompétence ou encore de la déception.  D’autres simuleront dans le but de mettre fin à la relation sexuelle qu’ils considèrent trop longue ou ennuyeuse par exemple. La peur peut aussi être une motivation. Mais de quoi? La peur de se faire juger ou la peur de l’infidélité, pour ne nommer que celles-ci. Faire semblant pour être comme tout le monde. Pourtant, les recherches démontrent que tout le monde n’a pas des orgasmes à chacun de ses rapports sexuels. Qu’est-ce qui peut expliquer cette variation? Le stress lié aux activités quotidiennes, la capacité d’être mentalement et émotionnellement présent lors du rapport sexuel , la stimulation inadéquate ou insuffisante,  la douleur, etc. Pourquoi ne pas questionner son partenaire ou encore explorer son corps, à deux ou en solo, afin de découvrir quelles stimulations, activités sexuelles ou positions vous procurent davantage de plaisir?  Remplacer la simulation par l’exploration, ça pourrait être un must.

Liberté d’être soi-même et sexualité

S’il y a bien un endroit où l’on devrait se permettre d’être soi-même, c’est dans la sphère intime. La construction qu’on se fait de la sexualité à partir de l’éducation, de la société, des médias et de la pornographie peut mettre un frein à une expérience sexuelle authentique et à l’inverse, mettre une pression inutile sur les épaules des partenaires.  L’orgasme, c’est bien beau, mais nul besoin que la fin de chaque relation sexuelle soit digne d’une explosion de l’international des Feux Loto-Québec. Et puis, pour y arriver, peut-être faudrait-il déjà être à l’écoute de l’autre, mais aussi à l’écoute de soi (on va finir là-dessus, c’est tu pas beau? Sans artifices, mais tout autant satisfaisant).




• Muehlenhard, C. L., & Shippee, S. K. (2010). Men's and women's reports of pretending orgasm. Journal of sex research, 47(6), 552–567. https://doi.org/10.1080/00224490903171794

• Étude Ifop pour Online Séduction réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 21 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1210 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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