Éducation à la sexualité: à ton ami.e prof (pistes de réflexion)

L’éducation à la sexualité en milieu scolaire, vous avez peut-être l’impression que c’est arrivé à vous comme un punching bag . Vous ne saviez pas trop comment le prendre, vous n’aviez jamais fait ça, vous, de la boxe. Il y avait une chose dont vous étiez certains, c’est que vous n’aviez pas le choix d’enfiler les gants. Peut-être que vous aviez juste envie de frapper dessus pour vous défouler, ou comme d’autres, de laisser tomber les gants et de le contourner. Peut-être même que vous vous êtes dit que ça pouvait être plaisant à essayer; vous avez commencé à faire des recherches pour savoir comment ça se pratiquait, la boxe. Peu importe la façon dont vous avez reçu l’information, votre réaction était valide. Si on me demandait d’enseigner les mathématiques, j’aurais probablement l’une de ces (et de toutes les autres) réactions possibles. 

Puis, vous avez vu tout le processus se dérouler devant vos yeux. Vous pouviez voir s’enchaîner des canevas, des thématiques, des contenus. Des couleurs, des titres, des sous-titres. Des hyperliens, des vidéos, des lectures. Un grand guide de la boxe. Il est possible que dans toute cette tornade d’informations, vous avez l’impression de ne pas avoir eu le temps de souffler. 

Alors que le début des classes arrive à grands pas, je vous invite à prendre le temps de réfléchir, de vous questionner, de prendre conscience de vos insécurités et vos craintes en matière d’éducation à la sexualité. Je vous invite à prendre le temps de mettre sur papier ce qui vous effraie, mais aussi ce qui vous anime. C’est le moment idéal pour faire une démarche d’introspection personnelle en lien avec votre chemin parcouru depuis l’annonce du grand retour de l’éducation sexuelle. 

Voici quelques pistes de réflexions pour vous aider à retourner en milieu scolaire le coeur et la tête un peu plus légers en septembre. 

Aujourd’hui, quels sont vos sentiments à l’égard de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire? 

Prendre le temps de réfléchir aux sentiments qui nous habitent, sans censure. Il n’y a aucun sentiment qui est plus détestable qu’un autre. Prendre conscience de nos émotions, c’est accepter qu’elles existent et leur laisser la place qu’elles ont besoin. Est-ce qu’il y a une émotion qui vous semble plus présente que les autres?  

Quelles sont vos craintes, vos inquiétudes et/ou vos sources de stress en lien avec l’éducation sexuelle? 

Lorsque vous pensez au fait d’animer un atelier d’éducation à la sexualité, une notion liée à la sexualité ou une activité, quelles sont vos appréhensions? Il peut s’agir d’enseigner un concept précis comme la masturbation, de douter de sa capacité à répondre à une question d’élève ou encore de dire quelque chose qu’il ne fallait pas, par exemple. 

En matière d’éducation à la sexualité, y a t-il des éléments, des notions, des émotions, des moments que vous avez hâte de vivre? 

Voir la compréhension, l’étonnement ou l’émerveillement dans les yeux de vos élèves. Être satisfait suite à un exemple donné à la classe. Recevoir les confidences d’un élève généralement timide. Apprendre aux élèves la différence entre l’amour et l’amitié. Etc. Si vous le désirez, faites une liste d’au moins cinq choses positives associées à votre expérience future en éducation sexuelle. 

Finalement, quelles sont vos valeurs personnelles, vos expériences et vos préjugés en lien avec la sexualité? 

Il est important de réfléchir à ses propres valeurs, expériences et préjugés en lien avec la sexualité puisque ceux-ci vont teinter la façon d’aborder les contenus avec les élèves. En prendre conscience pourrait vous permettre, dans certaines situations futures, d’être à l'affût et de comprendre vos propres réactions lorsque vous aborderez certains sujets avec vos élèves. Comme vous avez votre vision personnelle et subjective de la sexualité, basée sur votre vécu, certains sujets pourraient vous faire vivre des émotions plus intenses. Il est important d’être conscient de ces émotions lorsqu’elles s’amènent à vous, et réfléchir à votre bagage sexologique aujourd’hui vous y aidera. 

Sachez qu’il est normal que vous viviez toutes sortes d’émotions face à l’éducation à la sexualité. Vous êtes humains et vos élèves seront d’autant plus à l’aise d’en parler avec vous en sachant que, vous aussi, il vous arrive d’être gênés, mal à l’aise ou incertains. Votre classe deviendra alors un endroit sécuritaire où la discussion, l’échange, le questionnement et le plaisir d’apprendre en matière de sexualité sont mis de l’avant. Un endroit où on laisse tomber les gants pour pouvoir se tenir la main et ainsi avancer dans ce sport d’équipe (la boxe, ce sera pour une autre fois!) qu’est l’éducation à la sexualité.